Attention âmes sensibles, il va être question ici de découper les livres, voire d’écrire et même d’en colorier les pages. Bref, de livres enrichis par les lecteur_ice_s mêmes. C’est presque une tradition au Nouvel Attila que l’atelier de collage. Soit contrainte logistique pour économiser des frais, soit volonté de l’auteur_e qui se révèle plasticien_ne à ses heures. S’il ne faut jamais exclure la part enfantine du plaisir de colorier tout à trac, je me suis murmuré dimanche, assis et quêtant des conseils pratiques auprès de Fanny Quément, que ça rejoignait aussi l‘une de mes ambitions secrètes : publier un livre dont chaque exemplaire serait différent.

C’est Perec qui m’attire ici et maintenant à Berlin : sa pièce radiophonique « Die Maschine » montée à Hambourg à l’automne est reprise parmi les dix meilleures pièces du théâtre indépendant allemand à la Festspiele de Berlin.

Connaissez-vous beaucoup d’auteurs qui vous invitent à sauter tout habillé dans une piscine de champagne après le lancement de leur livre ? Noël Herpe est de ceux-là.

Auteur argentin d’origine arménienne, romancier qui envoie valser le centre de gravité du roman en mixant le théâtre au récit de rêve et au conte philosophique, Pablo Katchadjian a emporté d’emblée notre adhésion et notre fascination. Découvert en France par Le grand os puis Vies parallèles, avant qu’on prenne le relais en revendiquant « La Liberté totale », éditée par Elsa Pierrot en 2015.

Jouer les monte en l’air en encourageant à quitter son mari tuer ses enfants pratiquer la sorcellerie détruire le capitalisme et devenir trans-pédéę-gouine, c’est le programme de ce lancement. Comme à chaque fois qu’on accompagne un auteur très identifié au Monte-en l’air, la salle est comble, les deux ailes de la librairie sont en surchauffe, un ballet s’improvise dans les allers et retours des questions puis des signatures, bref c’est un gala de parlure et de lecture

Pas de répit post fêtes et une rentrée précoce sous le signe et la protection du « Quatre couleurs » de Thomas Terraqué. C’est le premier manuscrit que j’ai lu et retenu après deux mois de bouclage non stop sur « Horcynus Orca » !

Première nuitée à Saint Nazaire, et pour l’occasion c anniversaire. Saint Nazaire était jusqu’ici pour moi une ville escale, une ville étape, entr’aperçue comme un accroc sur la route du Pouliguen, dont j’ai fréquenté le salon de la petite édition plus souvent qu’à mon tour (coucou Isabelle Flaten). C’est cette région qui a vu naître mes ateliers de manuscrits…

Le BAT a été donné, et le livre est en impression ! Sous une couverture rose fluo de François-Xavier Delarue, cet objet apporté et préfacé par Chloé Delaume, défendu en presse par Alain Deroudilhe, en librairie par Joanie Soulié, a été soutenu éditorialement par Elodie Brissaud et commercialement par Laetitia Mouchtouris. Ca sort le 10.01 et c’est signé par la géniale Alex Tamécylia.

J’aime être surpris, et dans mon goût du livre, il y a aussi celui de n’en pas revenir, de tourner l’objet sept fois dans mes mains, de chercher quel projet pourrait bien convenir à tel support. Découverte aujourd’hui à l’occasion de son baptême d’ « A6 », un projet d’Eric Houser.

Cette photo transmise dans la nuit d’hier par Jérôme Baccelli, qui vit au nord de San Francisco, m’a bouleversé. Elle cristallise en moi les quelques pages de « Baleine « de Paul Gadenne, une nouvelle de dix sept pages parue dans la revue Empédocle en 1949, reprise et rendu célèbre dans les années 80 par Actes Sud.

Découverte inattendue. mais fidèle à mes souvenirs de la ville, d’un restaurant iranien en compagnie de Maryam Madjidi, qui de Halime bademjoun en Ghorme Sabzi et en Falloudeh nous guide entre les lignes du menu…

Un agent sacré de sa majesté la Littérature m’informe de la sortie ce jour de « La Grande Conspiration Affective », dont je pensais rester un maillon tardif et secret mais que je ne peux résister au plaisir d’ici claironner : Romain Noël sort son premier texte à la Librairie du XXIe siècle.