Un agent sacré de sa majesté la Littérature m’informe de la sortie ce jour de « La Grande Conspiration Affective », dont je pensais rester un maillon tardif et secret mais que je ne peux résister au plaisir d’ici claironner : Romain Noël sort son premier texte à la Librairie du XXIe siècle.
Ce livre fractal, où vous cheminerez par une progression aléatoire et labyrinthique – en hommage direct aux Livres dont vous êtes le héros – vient non seulement donner vie à un vieux rêve éditorial (merci Christine Marcandier de l’avoir repéré et sorti), mais redonne un souffle et une amplitude à la fois théorique, plastique et si jo’se dire presque mythique au roman.
Romain Noël fait et défait son projet en même temps qu’il le tisse devant vous… Racontant sa double recherche, une thèse sur l’art et le non-humain à l’heure de la crise environnementale, et la quête d’un manuscrit perdu passé entre les mains de Wilhelm Reich, il multiplie les aventures et les bifurcations, subvertit le réel et la dialectique au nom du primat de l’affect, réinvente au fur et a mesure ses propres références et ses propres clefs, jusqu’à vous perdre dans un souterrain (à Milan, à Berlin, dans les catacombes ou dans les annexes, ce n’est pas encore clair).
Et vous, pauvre lecteur, ébloui par tant de possibles, vous n’avez plus qu’à reprendre à la fin votre lecture à zéro.
