« Une fois j’ai dit à une fille que je voulais être contorsionniste. J’avais vu un type à la télé quand j’étais petit, plier, tordre, déformer son corps dans une boîte scellée. Quand ils ont ouvert la boîte, il est sorti en rampant doucement comme une étrange créature s’extirpant de son œuf, tous les os intacts et la respiration normale.
Je ne saurais pas l’expliquer, mais pour moi c’est ce qui se rapproche le plus de ce que je fais. »
Roman américain de Craig Clevenger
Traduit de l’anglais par Théophile Sersiron
Illustrations de Yann Legendre
978-2-37100-024-7 – 320 pages – 20€
Un homme se réveille un matin dans un lit d’hôpital, victime d’une overdose, sous un nom qui n’est pas le sien. Daniel Fletcher a déjà vécu cette situation, mais la dernière fois il s’appelait Christopher Thorne, et la fois d’avant Eric Bishop…
Faussaire de génie traqué par les hôpitaux psychiatriques, la police et la mafia, le héros endosse pour leur échapper des identités à l’infini. Pour chacune d’elles, il fabrique des preuves nouvelles : noms, papiers, adresses postales, et jusqu’à ses souvenirs… Une fuite en avant qui va vite s’enrayer.
À mi-chemin de Fight Club et de Memento, ce récit d’un homme qui se fuit est un très beau texte sur le corps et le vertige de l’identité.
Lecteur assidu de ce que l’Amérique produit de meilleur, Théophile Sersiron a appris les ficelles de l’édition et de la traduction pour en faire découvrir les pépites. Après plusieurs années passées à s’imprégner de la vie de Portland, San Francisco, Berlin, Arles, Londres, Paris, et Oslo, il habite pour l’instant entre Rhône et Saône, à Lyon, d’où il esquisse à distance une collection anglo-américaine au Nouvel Attila, la Bibliothèque du Sasquatch.
Il a déjà à son actif deux traductions : Comment élever votre Volkswagen, de Christopher Boucher et Moi, Cheeta, de James Lever (traduit à quatre mains avec Cyril Gay).
Yann Legendre est illustrateur et directeur artistique. Créateur de la revue Ragoo, revue d’expériences littéraires et graphiques, auteur de plusieurs carnets de voyages entre New York, l’Arizona, la Californie et Chicago, lauréat de l’American Institute of Graphic Arts, il a exposé aux États-Unis, en France, en Finlande, au Japon, en Angleterre, en Chine, en Russie et en Bolivie… Ses derniers livres sont, aux États-Unis, Grimm’s Fairy Tales, Rockport Publishers, 2014 (“Contes choisis” de Grimm) et en France une monographie, À corps
perdu (Textuel, 2014). Il est membre de la Society of Illustrators de New York et de Los Angeles.
Son site : yannlegendre.com
« Ce livre puissant a mis quatorze ans à franchir l’Atlantique et être — superbement — traduit en France. Le dénouement est magnifique. »
Frédéric Pagès, Le Canard enchaîné
« Il faut un talent inattendu pour avoir tant de succès aux États-Unis avec un tel personnage. »
Mathieu Lindon, Libération
« Entre Fight Club et Arrête-moi si tu peux, Craig Clevenger façonne un thriller psychologique vertigineux doublé d’une satire féroce de l’american Dream. »
Stylist
« Avec ce Contorsionniste, aux allures de version défoncée et tordue de Usual Suspects, le Texan Craig Clevenger signe un premier livre digne des meilleurs romans de Chuck Palahniuk ou d’Irvine Welsh. Carrément. »
Rolling Stone
« Le récit biographique dévoyé que le héros du roman fournit aux médecins finit, à force de trous, par révéler certains éléments de sa réalité, en particulier l’intérêt que suscitent ses capacités d’escroc auprès de la Mafia. Le tout au rythme de la dégradation continue des perceptions du narrateur. »
Eric Loret, Le Monde des Livres
« Irrésistible roman de Clevenger, qui a compris mieux que quiconque que nous ne demandons qu’à être trompés, encore et encore. »
Alain Nicolas, L’Humanité
« Entre la tradition du fantastique noir américain à la façon de Poe, les jeux textuels et linguistiques d’Italo Calvino, la crasse psychique et physique du monde urbain de James Ellroy… une sorte de frégolisme psychique, de transformisme permanent pour échapper à la fatalité sociale. »
« Les émois » de François Angelier, sur France Culture
« Ce livre est fascinant car au fond on a tous rêvé de changer de vie un jour ou l’autre. »
Olivier L’Hostis, librairie L’esperluète (Chartres) sur TéléMatin (France 2)
« Un joli tour de passe-passe narratif, jonglant avec les flashbacks, le suspense et une plume qui n’est pas sans rappeler Fight Club – cette ironie, cette façon d’interpeller le lecteur… La sensibilité en plus. »
Julien Damien, LM Magazine
« Le rythme haletant du récit, sa structure morcelée et déroutante, rappellent le cinéma de Fincher et de Nolan. »
Camille Cloarec, Le Matricule des anges
« Une écriture incroyablement attirante, une grande force émotionnelle et stylistique dans la narration de ces personnages. On en sort aussi fasciné qu’on y était entré en ayant parcouru de multiples identités avec le rêve inconscient de chacun d’en changer, avec la menace d’une disparition effective. »
Nikola, Paludes
« Le contorsionniste est un coup de poker, un immense bluff qui bouscule les codes narratifs, un récit haletant, rythmé et assez jouissif que l’on peut déjà ranger parmi ses classiques. »
Lou, Addict-culture
« Craig Clevenger a écrit un texte d’une incroyable précision, d’une finesse et d’une élégance d’écriture pop saupoudrée d’éléments plus trash… le coup de poing littéraire de cette rentrée. »
Ted, Un dernier livre avant la fin du monde
« Clevenger possède la subtilité d’une plume alerte et originale qui rend l’œuvre marquante et tenace dans notre striatum, l’une des aires cérébrales des émotions. »
Nyctalopes
« Un roman hallucinant de maîtrise dans le style, la narration, dans la construction et dans la psychologie de ce personnage qui perd pied dans sa propre paranoïa. »
Et mon cul c’est du polar
« C’est au chat et à la souris que jouent le médecin et le patient mais qui est le chat et qui est la souris ? Du point de vue du lecteur, le jeu est savoureux, tant le narrateur maîtrise l’échange. »
Tête de lecture
« Avec un style vif, un regard distant et quasi clinique sur notre société et notre rapport aux autres, l’auteur nous plonge dans la tête d’un homme dont la personnalité s’apparente plus à un puzzle éparpillé qu’à une ligne droite bien proprette et sans accroc, dont le souhait le plus cher est d’être invisible, et fuyant aussi bien son passé, les autres, que lui-même. Un régal à lire. »
Blog in Lyon
« Craig Clevenger semble avoir pris un plaisir fou à décortiquer la vie de son personnage, du pourquoi du comment des identités et du métier de faussaire qu’il perfectionne sans cesse, ses failles et ses fragilités. Il y a de l’humour, beaucoup de second degré et de lucidité, et un peu de désespoir, aussi chez ce maître du faux qui nous promène dans sa vie et ses identités sans fausse pudeur ni mensonge. »
Bookalicious
« Sarcasme, intrigue bien ficelée avec un gros twist génial. Il s’agit d’un livre qui mérite à lui seul le statut d’œuvre culte. Un livre à rajouter dans la liste de ceux qui hanteront ma vie de bibliophile patenté. »
Androïde rêveur
« Un roman totalement inclassable, à la fois thriller psychologique et roman noir, mais aussi bien plus que ça. Alternant humour et situations extrêmement tendues, l’auteur joue aussi bien avec nos émotions qu’avec nos nerfs. Un OLNI. »
Les Chroniques Acides De Lord Arsenik
« Le récit nous prend au piège et nous manipule, dans un perpétuel et vertigineux jeu de dupes entre l’homme en fuite et ses poursuivants. »
Le blog de Laurent Gourlay