Qu’est-ce que Perec a encore bien pu machiner ?

La Machine, de perec et Helmlé

C’est Perec qui m’attire ici et maintenant à Berlin : sa pièce radiophonique « Die Maschine », montée à Hambourg à l’automne, est reprise parmi les dix meilleures pièces du théâtre indépendant allemand à la Festspiele

Un spectacle fastueux et renversant : le plateau d’abord, un décor digne de l’Académie des neuf posé sur des tuyaux de soufflerie qui sont les siphons d’une poubelle où va atterrir un texte laborieusement composé puis plié en cocotte par les processeurs… où quatre acteurs et un GO distribuant les effets musicaux jouent debout, assis, couchés, toutes les intonations et toutes les intentions du moindre effet rhétorique de la machine ; la vivacité des corps et des voix, n’hésitant pas à gravir et surenchérir l’une sur l’autre en de longs moments d’absurde chorégraphiés ; les astuces, comme cette imprimante 3D à l’avant scène sur laquelle se refermeront le pièce et le rideau en imprimant un long « Silence » dans toutes les langues. Un tout petit moins convaincu par la décision de mettre en scène l’auteur, de l’autre côté d’un plateau tournant, venant expliquer son dispositif et la genèse du texte aux spectateurs entre les protocoles.
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