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Topographie anecdotée du hasard

« Nos poches, nos tables, nos maisons sont envahies d’objets déposés par les grandes marées terriennes. »
(Topor, dans la préface à la Topographie)

Essai de Daniel Spoerri
traduit du français, de l’allemand et de l’anglais
par Stéphane Mahieu et Sacha Zilberfarb
en coédition avec le Bureau des activités littéraires
9791095244097 – 396 pages – 25€

Le 17 octobre 1961, Daniel Spoerri fait l’inventaire des objets composant sa table de travail dans sa chambre d’hôtel de la rue Mouffetard, décrivant chaque objet comme s’il s’agissait d’un catalogue de musée.

Au départ manifeste visant à se moquer du marché de l’art, ce petit texte suscite la folie des amis de l’auteur, qui se piquent de l’enrichir : Topor l’illustre, puis un ami anglais le traduit en ajoutant des notes, auxquelles Spoerri répond par d’autres notes. Puis un ami allemand traduit le tout en ajoutant des notes, auxquelles Spoerri répond par d’autres notes, et les Anglais recommencent…

Miscellanées pétries d’humour, autobiographie intellectuelle d’une génération, tentative littéraire à la Perec, épopée de l’objet trouvé au hasard, le texte offre en prime un name dropping de l’avant-garde des années 60 émaillé d’anecdotes personnelles et générationnelles…

Né en Roumanie mais grandi en Suisse après l’exécution par les nazis de son père, pasteur juif converti, ami de Tinguely et d’Yves Klein, Daniel Spoerri se consacre d’abord au théâtre (Tzara, Picasso et Ionesco) avant de devenir une figure de la poésie concrète. Concepteur des « tableaux-pièges », membre éphémère des Nouveaux Réalistes, il collectionne les restes de repas, propose des œuvres d’art comestibles (le eat art), écrit une ethnologie de la boulette, fait des collections de collections, transforme en idoles, sur l’île grecque de Symi, des assemblages de crânes d’animaux et d’instruments divers.
Daniel Spoerri a aujourd’hui 86 ans, vit entre Vienne et la Toscane, et a deux musées en Autriche et en Italie.

Voir ses travaux

 

« Daniel Spoerri fut le contributeur essentiel d’un livre-monstre, toujours en excroissance plus de cinquante ans après. »
Frédérique Roussel, Libération