Claudine Hunault a conçu une clinique analytique de l’obésité, à l’invitation d’un centre médico-chirurgical de l’obésité.

​​​​Elle a reçu, dix ans durant, 3600 patients, pour des suivis de quelques mois ou plusieurs années, explorant une maladie d’autant plus complexe qu’elle ne se résume pas à ce qu’on mange.

Ce récit d’expérience est centré sur la parole : paroles des patients, que l’auteure réinvente à partir de leurs univers ; parole de la praticienne, dont l’expertise sans surplomb vient aider le lecteur à comprendre les ressorts de la dépendance, de toutes les dépendances ; parole implicite de l’entourage, notamment familial, qui enserre les patients dans le nœud inextricable d’un récit.

Claudine Hunault dit l’envie de perdre des kilos et la peur de sortir de l’obésité, la place qu’on trouve dans sa chair à défaut de la trouver ailleurs, le rôle paradoxal d’une souffrance qui rassure.
Elle articule la pulsion orale, la jouissance insatiable, le rôle d’un Grand Autre dont on attend tout.
Plus que le poids, elle questionne la dépendance des patient-e-s. Elle pointe aussi la responsabilité d’un système économique qui en fait des proies de choix pour consommer à tout crin et sans fin, y compris des régimes.

« Tant que je mangerai des tartines de Nutella au goûter, ça sera possible que mes parents n’aient pas divorcé. »