« Virtuel, le banquier procédait aux licenciements chez Apple ou Lehmann Brothers comme on procédait jadis
aux sacrifices chez les Incas. »
Roman français de Jérôme Baccelli
Photographie de couverture de Kyle Thompson*
Maquette : atelier Cheeri
978-2-37100-018-6 — 144 pages — 17€
Un jour, un consultant d’une grande banque multinationale perd son téléphone, rentre en dépression, puis s’aperçoit qu’il se dissout : littéralement, qu’il se transforme en sable. Quelques jours après, une de ses collègues d’une compagnie pétrolière voit disparaître son nom des systèmes informatiques de son entreprise, puis de la Sécurité sociale, de l’Etat, etc. Commence une vague de disparitions à l’échelle mondiale.
Pourtant, Francis Kiu, Lorraine Delvaux, et leurs congénères continuent d’œuvrer dans l’ombre, de manipuler des graphiques, de s’exprimer sur facebook. Un enquêteur tente l’impossible : s’accrocher à la biographie de ce cadre aux activités tentaculaires qu’est Francis Kiu, dont il finit par se demander de quoi fût bâtie la carrière… sinon de sable. Au fil de son investigation, on croise un krach boursier, des Roms envahissant le siège d’entreprises désertées des grandes métropoles, des soupçons de complot contre les technologies modernes et le monde des marques, des réflexions sur l’offshore et la pensée magique…
Une enquête qui flirte avec le roman catastrophe, l’essai sociologique et la quête métaphysique.
Jérôme Baccelli est né en 1968 à Marseille, d’une mère traductrice d’italien. Consultant à l’international en Télécommunications, il vit à Bruxelles, Copenhague, Madrid, Lisbonne, avant d’occuper en 1996 un poste en Chine puis à la Silicon Valley, où il participe au succès et à la déconfiture de quelques start up californiennes. Son expérience lui inspire un premier roman-essai, Tribus Modernes (Le Rocher), jetant à l’aube de la crise financière un œil critique sur une société agrippée aux hautes technologies et à une finance éthérée. Son deuxième roman, Encre Brute s’inspire d’une facette peu connue de Saddam Hussein et décrit les pérégrinations d’un poète malheureux comblant son manque de talent en prenant le pouvoir et en régnant sans merci sur son peuple.
« C’est un coup de maître ! On n’avait rien lu d’aussi fou et pourtant vraisemblable, ou pire ! envisageable, depuis Fight Club de Chuck Palahniuk. Carrières de sable se lit en quelques trop courtes heures, vous laisse des sueurs froides et un goût de terre dans la bouche. Vous ne regarderez plus jamais un logo de multinationale, les actualités ou un smartphone de la même façon… »
Librairie La Plume Rouge (Trévoux)
« C’est comme lire du Bret Easton Ellis aux éditions de Minuit ! »
Grégoire, librairie Obliques (Auxerre)
« Beaucoup plus qu’une simple enquête, Carrières de sable frappe par sa justesse drapée de métaphores poétiques pour évoquer la déshumanisation glaçante du monde de l’entreprise et des cadres de haut niveau. »
Marianne, librairie Charybde 7 (Paris)
« Roman politique et poétique qui frappe par sa très belle écriture et par la grande habileté de l’auteur à développer ses idées en peu de mots, Carrières de sable offre le portrait saisissant d’une modernité qui voit la peur et le sentiment de vide existentiel progresser au même rythme que la dématérialisation du monde. »
Vincent Ladoucette, librairie Privat (Toulouse)
« De Francis Plan, l’homme virtuel désincarné à Lorraine Delvaux Nelson, la femme-corps rayée des tablettes numériques et des fichiers administratifs, tout est juste et précis dans ce roman de Jérôme Baccelli. »
Marin Ledun, romancier
« Carrière de sable est un étrange objet littéraire dans lequel le lecteur s’enfonce mu par le besoin de savoir, quitte à s’apercevoir en fin de compte que dans un monde devenu virtuel il n’y a peut-être plus grand-chose à comprendre. »
Yan, Encore du noir !
« Avec cette fiction d’anticipation souvent glaçante, Jérome Baccelli met en parallèle la violence extrême et la blancheur aseptisée du monde du travail, comme si toutes les formes de l’inuhumain se rejoignaient pour provoquer un nouvel ordre barbare. Une réflexion plus qu’actuelle sur la tentation du néant. »
Sophie Pujas, Le Point
« Le roman, très documenté, touche à la sociologie de cette étrange confrérie de décideurs flous, mais aussi à la politique, sans cesser de questionner les rapports troubles entre réel et virtuel, entre vécu et fictif. »
Alain Nicolas, L’Humanité
« Carrières de sable est le récit d’une enquête sur une disparition partielle, un cas étrange et absurde qui dépasse de loin l’imagination d’un Franz Kafka, d’un H. G. Wells ou d’un Italo Calvino. Décrivant un monde de pixels et de fumée, l’écriture se penche avec attention sur l’univers de la finance, affronte cette novlangue étrange basée sur des acronymes américains, une langue dénaturée qui ne recouvre pas la réalité qu’elle prétend être. »
Nikola Delescluze, radio Paludes
« Carrières de sable peut se lire, derrière sa narration à la froideur hyperréaliste à la fois comme une satire documentée sur le monde de la finance, son opacité et sa fondamentale inutilité, mais aussi comme une fable métaphysique. »
Jérôme Leroy, Causeur
« On se souviendra de Carrières de sable comme du premier roman démontrant le lien entre les deux causes de la désintégration de l’homme occidental : le sauvage et le cadre. »
François Marchand, Le Figaro magazine
« Entre le roman et l’essai, Carrières de sable dresse un tableau apocalyptique des failles de notre société avec une poésie fascinante. »
Frédérique Roussel, « Pixels de Baccelli« , Libération
« Une œuvre de qualité pleine de profondeur, une plongée en apnée dans les eaux froides et glaçantes du virtuel-roi, et où l’on est tenu en haleine tout au long du texte. Jérôme Baccelli a écrit avec génie un livre qui personnifie l’impersonnel. »
Caroline, Un dernier livre avant la fin du monde
* Photo de la couverture
Kyle Thompson, l’auteur de la photographie de couverture, est né à Chicago en 1992. Il commence par photographier des maisons abandonnées. Son œuvre consiste en autoportraits, dans des décors, des forêts, des appartements vides.
Il capture des moments de fiction éphémères exprimant des états d’incertitude et de flottement ou de déliquescence. Le contraste entre l’homme (au visage souvent masqué ou transformé par des effets de fumée, aquatiques ou lumineux) et la nature y sert une ambiance surréelle tantôt absurde, tantôt violente. Ses dernières séries ont nom Ghost Town, Plague et Void. Et il a publié une monographie, Somewhere else.