COLLECTION CALQUES

Collection Calques

Ascension

« Et ce long bâtiment montagneux tout entier, se détachant sur le ciel clair, pourrait également rappeler un grand navire, qui ne ferait pas seulement route dans l’océan des terres, mais dans l’éternité. »

de Ludwig Hohl
20 dessins de Martin tom Dieck*
978-2-917084-02-1 – 196 pages – 15 €

Repris, corrigé et réécrit six fois entre 1916 et 1940, avant de recevoir sa forme définitive (et un succès critique sans précédent) en 1975, Ascension est le récit d’une ascension en montagne.
Deux hommes partent à l’assaut d’un glacier ; les conditions sont mauvaises. Le malaise de l’un s’intensifie devant la dureté des éléments, à tel point qu’il abandonne, et que l’autre entreprend une ascension solitaire folle, mais consciemment assumée. Lente ascension, ou lente agonie ?

On suit pied à pied les héros dans leurs trajectoires opposées, les accidents qui se multiplient, et les songes dont ils peuplent la montagne… Dans cet univers à la fois transparent et ténébreux, où la réalité tend à se dissoudre, peuvent surgir des événements décisifs et tragiques. L’écriture à ellipses de Ludwig Hohl fascine par sa minutie et sa sobriété. L’auteur tente de percer la personnalité de la montagne à travers ses couleurs, ses méandres, ses formes, son climat… Ascension est une parabole impeccable, dans la lignée du Vieil homme et la mer ou de Moby Dick.

hohl

Fils de pasteur, né dans le nord-est de la Suisse, Ludwig Hohl (1904-1980) fut expulsé du collège pour avoir incité à critiquer l’enseignement et à lire Nietzsche. De formation autodidacte, il voyage beaucoup durant sa jeunesse : il vit à Paris, Marseille, Vienne et La Haye, avant de s’installer à Genève. Combinant solitude spirituelle et misère matérielle choisie, il habite et travaille au bord du lac Léman, dans l’ombre d’une cave, n’en sortant que pour faire de l’alpinisme, sa passion. Écrivain rare et exigeant, Hohl n’a publié de son vivant qu’un long récit, Ascension, quelques nouvelles, et des milliers de pages de notes à mi-chemin de la poésie et de la philosophie, entre lesquelles il refusait toute séparation.

Une anecdote parmi les milliers qui circulent sur l’auteur. Le jour où il tire un coup de revolver par la fenêtre, Hohl prétend tirer sur Dieu : et au policier qui lui demande s’il croit l’avoir atteint, il répond : « Oui, je crois. Un petit peu. Les pieds. »

luc-de-goustineLuc de Goustine (né en 1938) a dirigé le domaine étranger européen aux éditions du Seuil, où il a amené Soljenitsyne (avec Août 14, 1971).
Auteur de théâtre, d’essais (histoire, politique, symbolique) et de romans (Bernard de Ventadour ou les jeux du désir, 2007), passionné de la lyrique des troubadours (qu’il édite à Carrefour Ventadour), il a traduit une quinzaine d’œuvres de l’allemand et de l’anglais : entre autres, Marlowe et Shakespeare (dont Hamlet et Le Roi Lear, qu’il a également interprétés dans des mises en scène de Philippe Adrien), les poètes Johannes Bobrowski, Günter Eich et William Merwin, ainsi que le fameux Anna et Mr. God, de Fynn.

martintomdieckMartin tom Dieck, le dessinateur, est un spécialiste du noir et blanc, fameux pour ses histoires muettes et son dessin minutieux, proche de la gravure sur bois. Il a publié un Salut Deleuze ! et un album de dessins sur Hambourg, ville où il a son atelier.

>> son site

« C’est un peu l’équivalent du Vieil homme et la mer, mais à la montagne. Magistral ! »
Librairie L’autre monde (Avallon)

Dans la presse écrite

« Nietzsche fait alpiniste : un livre à entreprendre pour son style cristallin, aigu comme un glacier »
Dominique Durand, Le Canard enchaîné

« Les alpinistes n’ont pas seulement l’esprit épique, ils ont parfois la tête philosophique… Ascension a la pureté et la dureté du diamant »
Pierre Mertens, Le Soir

« Nous n’aimons guère les grands mots. Ici, pourtant, on ne peut guère les éviter : il s’agit d’un chef-d’œuvre »
Jean-Pierre Enard, VSD

Sur la toile

« Il faut lire la très belle réédition d’Ascension, le chef d’oeuvre de Ludwig Hohl, une parabole étincelante sur la quête de perfection »
Sophie Deltin, Le Matricule des anges