Le Voyage imaginaire (Кондуит и Швамбрания)
(Gallimard, 1937)

Deux enfants conçoivent un royaume imaginaire, la Schwambranie, avec son Histoire, sa géographie, ses guerres, ses îles, ses batailles, sa faune de héros et d’ennemis… auxquels ils donnent des noms piochés dans les ordonnances de leur père, médecin. Un jour éclate la révolution : nous sommes en Russie, en 1917. Le livre alterne alors entre les récits de Schwambranie et ceux des changements apportés à l’école. Le narrateur est un double héraut de la république imaginaire et de la Révolution, et Osska, le plus jeune, confond les mots au point de ne s’exprimer qu’en mots valises. Mêlant la vie d’une famille russe et des extraits des archives schwambraniennes, ce livre culte pour les situationnistes constitue une étonnante ode à l’enfance, dans une atmosphère de totales liberté et irréalité.

Léo Cassil

Léo Cassil (Lev Kassil, 1905-1970) était le fils d’une dentiste et d’un médecin qui enseignait aussi la musique. Diplômé de physique aérodynamique, il est très tôt passionné de pédagogie et très actif dans les bibliothèques de jeunesse. Il publie sa première nouvelle grâce à Maïakovski en 1925, tout en écrivant dans Izvestiaet en dirigeant le magazine culturel pour enfants Murzilka (6-12 ans). Spécialiste russe de la littérature de jeunesse (il crée une semaine du livre d’enfants), ses histoires sont des récits de développement ou d’initiation décrivant la vie soviétique dans le domaine de l’école, des loisirs et de la guerre. Outre Le Voyage imaginaire, Il a laissé un roman sur le sport, Gardien de la République, et un autre sur la guerre contre l’Allemagne. Une planète découverte en 1979 par l’astronome Chernykh fut nommée Schwambrania en son honneur.