Claude Silve,
Un jardin vers l’Est (Grasset, 1938)
Dédié à la mémoire d’Edit Wharton, ce livre conte, sur fond de paysages changeants livrés aux sortilèges des noms et des lointains, l’histoire d’un enlèvement d’enfant par des bohémiens. C’est une féerie, au sens théâtral du terme, bâtie sur le souvenir et le rêve, les parfums et les odeurs, de la même constellation que les textes de Germaine Beaumont ou de Gyula Krudy. L’écriture poétique, d’une densité et d’une finesse rares, est virtuose ; l’action, quasiment nulle. Tout est « affaire d’effluves » pour les « noctambules » qui voudront bien se confier à ces rêves éveillés. Toute ressemblance avec Peter Ibbetson (à moins que ce ne soit Peter Pan) ne serait pas qu’une coïncidence !