Miodrag Bulatovic,
Le Coq rouge (1959 ; trad. Seuil, 1965)
La persécution d’un jeune idiot par les invités d’une noce, dont le marié même ignore pourquoi il est là. On se gausse du coq, qu’on veut plumer, et son propriétaire en même temps. En proie aux délires et aux obsessions de la noce, le héros s’évade dans les territoires de son enfance et de ses rêves. Il y a aussi dans ce sabbat provincial une sorcière hystérique, un initiateur raté, une inhumation qui n’a pas lieu, un couple de fugitifs réfléchissant sur la vie, tous ballottés entre rêve et réalité. Le Monténégrin Bulatovic (1930-1991) cultive une ambiance de réalisme magique à la Kusturica… mais il a aussi été comparé à Breughel. Son chef-d’œuvre, Les Hommes à quatre doigts, une anti-épopée de l’exil, est toujours inédit en français.