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« Itinéraires parisiens. Balades lentes dans la ville qu’ignorent bien évidemment (et heureusement) les entreprises touristiques, car il n’y a rien d’autre à voir dans ces parcours que la poésie à l’état brut. »

Une plongée dans un Paris interlope, populaire et englouti, par un clochard, compagnon de Doisneau et d’autres piliers du Paris poétique. Un texte exceptionnel digne d’un Nicolas Bouvier.

Dans les années 50, Jean-Paul Clébert fit de ses errances dans Paris des voyages épiques et sensibles. « La traversée de Paris est plus lente que celle d’un département », prévient-il à son entrée dans la ville. D’ailleurs, il lui faut quatre mois pour aller d’un bout à l’autre du quatrième arrondissement…

Clébert ne suit pas d’itinéraire, comme le ferait un guide, mais nous promène au hasard de ses besoins (dormir… manger… faire l’amour), de ses envies, de ses rencontres et de ses mille petits boulots : métreur, assureur, peintre, vendeur de L’Intran… Il apprend à connaître Paris par « les mains, les narines et les fesses ». C’est la ville envisagée d’un point de vue très pratique : celui d’un clochard qui vit avec moins que rien. Et qui traduit ça dans une écriture à couper le souffle : longues phrases rythmées ; portraits croqués à traits vifs ; charge poétique brutale.

Ce roman-chronique est paru une première fois en 1952. Et cet éloge de la Cloche à Paris, l’auteur ne l’a pas offert au musée de l’Homme, comme il en avait caressé le désir, mais à Denoël, à l’époque éditeur de Calaferte, de Giraud, de Cendrars, de Malaparte… Un an après la sortie du livre, l’auteur est retourné sur ces lieux en compagnie d’un photographe, Patrice Molinard, qui en a ramené 115 documents bruts et beaux. Ce sont ces photos – d’un Doisneau sans pathos – qui illustrent la présente édition.

Roman aléatoire de Jean-Paul Clébert
authentifié par 115 photographies de Patrice Molinard
352 pages — 978-2-917084-113 — 22 €

 
 

Jean-Paul-ClebertNé en 1926, Jean-Paul Clébert a été taulard et clochard, marcheur et enjôleur, historien de Paris et de la Provence. Il a publié trois romans chez Denoël dans les années cinquante, avant de se spécialiser dans l’histoire de la Provence, des tziganes et du surréalisme. Il vit depuis 50 ans dans un village perché du Lubéron.

Une interview de Clébert par Olivier Bailly.

Né en 1922 (un premier avril), Patrice Molinard a fait ses débuts de photographe aux abattoirs de la Villette, sur le film de Franju Le Sang des bêtes. Ce photographe de la ville (Paris, Rome, New York, Amsterdam, Jérusalem…), mais aussi du patrimoine et de la mode, a également illustré des textes de Colette, adapté Cocteau à la télévision, fait des décors de théâtre pour Macbeth, et réalisé pour le cinéma quelques courts et moyens métrages inspirés par l’expressionnisme.

« Paris Insolite vaut toujours pour ce qu’il fut : un fantastique reportage au cœur de la vie avec, en prime, un éloge magnifique de la belle écriture. »
Martine Laval, Télérama (07.10.09)

« Au rythme d’une écriture qui titube, Clébert dissèque le « système démerdard », qui organise la sous-vie dans la faim et dans le froid, dans la merde et dans la mort. »
Pierre Marcelle, Libération (24.09.09)

« Les tribulations lyriques et hautes en couleurs du plus poétique des clodos parisiens réjouissent l’œil et donnent furieusement envie de battre le pavé… »
Coline Hugel, Page des libraires (août 2009)

« Voici redoré en une édition pimpante, un récit d’impérissable actualité narrant la vie dure et parfois picaresque dans des décors que les images de Molinard nous permettent d’imaginer et (si l’on est né avant le blanchissement de Paris) d’identifier avec un battement de cœur »
Guy Darol, Le Magazine des livres (septembre 2009)

“Du même godet que les flâneries lutéciennes de René Fallet, Léon-Paul Fargue, Jean Follain, Jacques Audibert, ou Robert Giraud, celui du Vin des dunes. Ce qui n’est pas peu dire ! ”
Thierry Clermont, Le Figaro, 3 septembre 2009

« Ni voyeuriste, ni misérabiliste, sans artifice et, plus remarquable encore, sans céder aux facilités du pittoresque, le livre de Clébert et Molinard ressucite un Paris effectivement insolite – insolite étant bien ce qui est contraire à l’usage générale qu’on en fait. »
Camille Decisier, Le Matricule des anges, septembre 2009

« Comme l’atteste une lettre d’Henry Miller, ce « roman aléatoire » remue les tripes du lecteur, qui en sort comme d’un vagabondage insouciant à travers une avalanche de réel déboulant des crêtes de l’imaginaire. Il n’y a pas à dire, ce Paris insolite est une fenêtre sur le rêve englouti d’une ville flottante. Fluctuat nec mergitur… »
Maxime Catellier, La Presse, septembre 2009

« Roman spontané de l’aléa, Paris insolite est le roman des humbles, des invisibles miséreux, un livre de la déambulation et du hasard. »
Hugo Pradelle, La Quinzaine littéraire, 15-31 octobre 2009

“L’haleine poétiquement chargée, Jean-Paul Clébert musarde avec malice et pertinence dans ce Paris interlope et populaire qu’il sait restituer sans caricaturer. Ça grouille, jacte, s’enivre mais l’humanité n’en sort jamais désabusée.”
Marie Morizot, Métro, 21 octobre 2009

“Cette « ethnologie des bas quartiers », recycle, dans une prose de chiffonnier fiévreux, les mots interlopes avec une énergie sidérante”
Grégoire Leménager, Le nouvel observateur, 28.10.09

“Bijou bizarre, cette exquise perle de bouquiniste est à la disposition de tous”
Chronic’art, Novembre 2009

“Il y a dans ce livre quelque chose de très sonore, de très tactile, de très sanguin (…) L’écriture de Clébert nous porte, nous emmène, on a l’impression de voyager avec lui.”
Carole, Paludes, Radio Campus Lille, 16.10.09