83 cm d’aventure

83 cm d’aventure
(Georges-Anquetil, 1925)

L’autobiographie d’un spermatozoïde misanthrope, depuis sa naissance jusqu’à son expulsion du corps humain. Quatre-vingt trois centimètres, c’est la distance parcourue à l’intérieur de ce corps, dont chaque organe est vu comme une planète avec sa géologie, son climat, sa lumière, sa matière… « Quant à la terre, elle n’est que le testicule de Dieu ». Entre deux cuites à la liqueur séminale, le narrateur engage des dialogues hautement burlesques avec ses congénères, sertis de néologismes et d’énumérations. Récit d’anticipation burlesque et poétique, torpillant malicieusement les codes et les genres, le livre se termine par une vision apocalyptique de l’accouchemement, le fœtus refusant de naître car il est convaincu, vu le degré de bêtise et d’hypocrisie humaines, que «la naissance, c’est la mort ».

Marcel Arnac

Anarchiste, érudit, misogyne, scatophile, amuseur, gendre de l’écrivain Zo d’Axa, Marcel Arnac (1886-1931) fut le chantre du trivial et du plaisir, du calembour et de la gauloiserie  à tout crin. Héritier revendiqué de Rabelais, Brantôme et Béroalde de Verville, auteur vedette de Grasset dans les années 20, pilier comme Cami des collections humoristiques de l’époque, il a laissé des textes aux titres peu communs : Saint-Lettres (la vie d’un village vouant un culte à l’étron), Le Brelan de joie, Loin des muffles, Un coeur et deux paillassons.