L’Âne ne monte pas au cerisier

Schwarz-Abrys,
L’Âne ne monte pas au cerisier (debresse, 1950)

Voyage au bout de l’enfer alternant des séquences hallucinées à l’asile et des bribes d’autobiographie, ce livre est le témoignage d’un homme interné de force, à 17 ans, pour avoir voulu s’arracher à la brutalité et à la misère familiales. Visions et incantations se succèdent dans ces pages noires et excessives, à l’écriture percutante, où on compte autant de fous que de mondes, et où le héros subit mille chocs, morts et tortures. Schwarz-Abrys (1905-1990), qui a commencé par peindre des tableaux composés de clous ou de bouts d’allumettes, a passé l’occupation à Sainte-Anne, où il a réalisé de terrifiants portraits des différents malades (la schizophrène, le parano, la cyclothymique), et gagné une réputation de peintre fou.